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Zau Zoura /SD Ayer - Poste n°6 : les rochers

Le cœur de la Zau Zoura n’est que pierriers, rochers et falaises. Sur cet environnement hostile naissent les forêts de montagne.

Après la dernière glaciation, les sédiments les plus fins plaqués sur les bords de la vallée par les glaces se sont accumulés sur les replats, créant les zones fertiles cultivées par les hommes. Les endroits pentus où la roche-mère émerge sont laissés à la forêt, ainsi le cœur de la Zau Zoura n’est que pierriers, rochers et innombrables petites falaises. Sur cet environnement hostile, minéral et souvent très sec naissent les forêts de montagne, qui hébergent un écosystème varié et fournissent le bois indispensable aux hommes.

On appelle amphibolite la roche qui affleure ici. On la rencontre dans toute la forêt avec le gneiss, une autre roche métamorphique très dure. Dans la moindre fissure de ce substrat, sur la moindre zone peu pentue, des espèces s’installent ne laissant que les faces verticales à la roche ou aux lichens.

Au printemps, la spectaculaire floraison de la primevère hérissée (Primula hirsuta) dévoile les places qu’elle occupe discrètement le reste de l’année. On ne la reconnaît alors qu’aux feuilles collantes qui garnissent les fissures des rochers. Les racines de la réglisse sauvage (Polypodium vulgare) s'immiscent également dans les petites anfractuosités. On préfère la cueillir quand elle pousse dans une mousse abondante, où ses rhizomes consommables se développent mieux.

Même si les trois résineux de nos forêts s’adaptent bien aux terrains difficiles, c’est le pin d’aroles (Pinus cembra) qui prospère dans les milieux les plus improbables. Ses graines comestibles ressemblent à de petites noisettes, les montagnards en sont friands, comme les écureuils (Sciurus vulgaris) et les casse-noix mouchetés (Nucifraga caryocatactes). Ces animaux constituent des réserves pour l’hiver, de préférence dans des cachettes difficiles d’accès et rapidement dégarnies de neige. Ils utilisent également les fissures des pierres comme étaux pour coincer les cônes qu’ils décortiquent. De leurs oublis naissent de jeunes aroles, parfois à flanc de paroi. Ce résineux, favorisé en début de croissance par la réserve constituée dans la fève, croît lentement et nécessite peu de lumière. Il a le temps d’attendre qu’une racine rencontre un substrat plus riche, pour enfin prospérer.

Les racines traçantes des conifères stabilisent le terrain en l'enserrant dans une cotte de mailles de bois. Les troncs arrêtent ou ralentissent les pierres qui parviennent à s’échapper. Dans une moindre mesure, l’action des racines combinée au gel-dégel disloque les rochers. On distingue des zones plus claires, des roches récemment dégagées, et des pierriers au pied des parois.

Texte : Manu Zufferey, accompagnateur en montagne

 

  

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