Mars 2020. Aurélien Epiney, 29 ans, sent le vent tourner. Soucieux de profiter de ses derniers instants de liberté avant un probable semi-confinement, le jeune Zinalois s’autorise une dernière sortie en parapente. «Aurélien a toujours eu fin nez», raconte encore ému, Vincent, son père. «Tu verras, ils vont tout fermer, qu’il disait. Alors lui, il est parti pour une dernière virée».
Une virée qui
devait durer quelques heures. Mais cette demi-journée s’est rapidement muée en un
périple sans fin. «Ça fera gentiment un an qu’il flotte», sourit fièrement sa
sœur, Eugénie.
Thermiques stratosphériques
Parti de la cabane de Sorebois en quête de courants thermiques pour commencer son ascension, Aurélien a très rapidement trouvé son bonheur. «Peut-être même un peu trop», sanglote Vincent. «C’est clair qu’il a besoin de courant chaud pour prendre de la hauteur, mais il a clairement sous-estimé le microclimat anniviard. Ici, on a vraiment de la chance avec le temps».
Rapidement
propulsé dans à la frontière de la troposphère, le jeune parapentiste pénètre
dans la stratosphère en quelques heures. Sans laisser de traces ou presque. «Ca
faisait déjà quelques heures qu’il aurait dû être à la maison, j’ai donc sorti
mon télescope», raconte Eugénie. «J’ai vu un petit point blanc qui a
rapidement disparu. Il faut dire aussi que j’étais aveuglée par le soleil».
Sans nouvelle d’Aurélien
Voilà près d’un an que la famille Epiney est sans nouvelle de son aîné. Pas de quoi, pour autant, nourrir des inquiétudes de ses proches. «Aurélien, c’est un débrouillard. Stratosphère ou pas, il garde les pieds sur terre».